Episode 7

flècheJack faisait son planqué, comme d’hab’. Maman et moi, on a presque dû le supplier de sortir de la voiture, tellement il avait peur. Mais il est venu.

J’avoue que quand on s’est approchés de la maison, j’étais vraiment flippé. Et je vous laisse imaginer dans quel état on était au moment d’appuyer sur la sonnette. Maman, elle, souriait. Et son sourire a encore augmenté de taille quand la vieille dame a prouvé qu’elle était pas sourde en venant nous ouvrir la porte.

Elle était belle, pour une vieille. Surtout de plus de quatre-vingt ans. Pas trop de rides, des cheveux longs et gris (oui oui) attachés en queue de cheval, et, surtout, des boucles d’oreilles en turquoise, comme nous. Ouais. On a une boucle d’oreille chacun. C’est une ancienne tradition navajo, pour porter bonheur aux bébés. Autant vous dire qu’on la met pas souvent, Jack et moi. Vous imaginez la réaction au collège ?

-Bonjour, a dit ma mère. Je suis Johanna Storm, et voici mes fils Jack et Cody, à qui vous avez écrit.

-Je vous attendais, a dit Amazia avec un sourire. Entrez, je vous en prie.

-Jack, j’ai dit tout bas à mon frère, j’espère que c’est pas une zombie, elle aussi !

On s’est marrés nerveusement. Amazia nous guidait à travers sa maison. On est passés devant l’escalier, à gauche du couloir d’entrée assez étroit. Je me suis crispé en passant devant une autre photo du bébé, mais il souriait sur celle-là. C’est vrai qu’il était mignon finalement, avec sa bouille joyeuse ! La vieille dame a surpris mon regard et m’a souri, un peu.

-C’est Leo. Le plus jeune des disparus.

J’aimais bien ce prénom. Et puis il était trognon, ce petit bout. D’un seul coup je me suis senti triste à l’idée qu’il existait peut-être plus.

Amazia nous a fait asseoir dans sa salle à manger, là où il faisait le plus frais.

-Elle a pas l’air de connaître l’air conditionné, a râlé Jack discrètos.

Episode 5

flècheJ’arrivais pas à me calmer. J’avais beau retourner tout ce bazar dans ma tête, y avait rien qui marchait. Je buggais totalement. Jack restait immobile, planté comme un piquet, et ça m’énervait encore plus. Bon, j’avoue, je me sentais tout flatté d’avoir une mission. Mais quand même, c’était du grand n’importe quoi !

Comment deux minus de douze ans allaient pouvoir retrouver des gens qui avaient disparu sans rien laisser d’autre qu’un vieux collier tout moche ? Ça se trouve, ils devaient être complètement raides et ressembler à des costumes d’Halloween, à l’heure qu’il était. Et là, l’image du bébé bizarre en mode zombie s’est mise à flotter devant mes yeux. Ça m’a fait encore plus flipper. Il allait jamais me lâcher, celui-là !

-Tu crois pas qu’on devrait rencontrer cette vieille folle ?

Les mots avaient à peine fini de s’extraire de ma bouche que j’avais envie de me taper la tête contre le mur. Trop tard. Jack me regardait, et il avait cet air qu’il prend tout le temps quand il réfléchit. Ses yeux partent loin, très très loin, en emmenant sans doute le reste de la tête avec eux. Et ça dure…

Du coup, le bébé zombie en a profité pour revenir faire une petite balade dans ma tête. Il avait du sang qui lui coulait des yeux et un nounours au ricanement démoniaque qu’il agitait dans ma direction…

-Tu m’écoutes ou quoi ?

-Hein ?

Jack sait bien faire le regard Tu-m’écoutes-jamais-quand-je-te-parle. Sans doute la pratique. Il a soupiré et continué :

-Je disais que c’est une bonne idée. On a besoin de détails sur ce qu’elle demande, et puis on verra bien comme ça…

-Ouais, on verra si c’est juste une vieille qui a pété un câble ou quelqu’un d’à peu près potable. Ok. File-moi l’adresse, je vais chercher où c’est sur Internet.

Evidemment, c’était à l’autre bout de la ville. Il allait falloir mettre notre mère dans le coup. De toute façon, elle allait nous demander ce que c’était que ce colis.

Episode 3

flècheUn collier. Ce taré nous avait envoyé un collier ! Il se foutait de nous ou quoi ? Un truc qui tombait en ruine en plus ! Avec deux rangées de perles bleues et blanches et une plaque en argent au milieu, bourrée de turquoises à moitié défoncées.

Bon, pour les turquoises, c’était plutôt bien choisi. C’est la pierre porte-bonheur des Indiens Navajos, le peuple de notre grand-père. Oui, parce qu’on est des Peaux-Rouges. Sans les plumes. Mais de là à nous envoyer un collier, c’était un peu abusé ! Pendant que je prenais la chose pour la regarder de plus près, Jack plongea la main dans l’enveloppe pour en sortir un truc encore plus louche.         Continue reading